La vie rêvée de Soussou

Vendredi dernier je suis allée à la kermesse de la nièce de l'Amoureux.

Imaginez six classes de maternelle, chacune faisant une chorégraphie à tour de rôle. Mes mains se sentaient inutiles de ne pas avoir à en serrer une plus petite pour lui donner du courage et de la force.

Et puis je l'ai vu. Il s'apprêtait à aller danser avec les autres. Les gens lui souriaient, la petite fille avec qui il dansait lui souriait et lui il souriait au monde.

La musique a commencé, ils se sont tous avancés sur la scène et ils ont dansé. Je pouvais imaginer la fierté et le contentement de ses parents de le voir, là au milieu, dansant avec tous les autres.

Il souriait, il dansait et la petite fille avec qui il dansait lui souriait.

La musique s'est arrêtée, ils ont arrêté de danser mais pas de sourire. Les gens ont applaudi. Surement plus fort que pour toutes les autres classes. Et il souriait et la petite fille avec laquelle il avait dansé lui souriait.

Ils étaient tous au milieu, fiers d'eux, et leurs parents étaient fiers d'eux. Ils se tenaient tous droits, campés sur leur pied, et lui, au milieu, cloué sur son fauteuil, il souriait.

C, ma jolie, je te remercie de m'avoir appris à ouvrir sur les yeux sur le monde et à le regarder à travers les tiens.